AFP, Téhéran, 14 janvier – Des conservateurs iraniens critiques de la politique du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad ont crée une nouvelle coalition dans la perspective des législatives du 14 mars.
« La Coalition élargie et populaire des défenseurs des principes comprend les amis politiques d’Ali Larijani (ancien chef du dossier nucléaire), de Mohammad Bagher Ghalibaf (maire de Téhéran) et de Mohsen Rezaïe (ancien chef des gardiens de la révolution) », a déclaré à l’AFP le député conservateur Reza Talaie-Nik.
« Notre coalition peut être qualifiée de coalition de conservateurs critiques », a déclaré à l’AFP l’une des personnalités de la liste ayant requis l’anonymat, alors que M. Talaie-Nik a précisé qu’elle comprenait des personnalités critiques et des proches du gouvernement.
L’annonce de cette coalition intervient alors que les partis conservateurs semblaient s’unir pour présenter une liste unique.
Plusieurs d’entre eux ont annoncé en décembre la création du Front uni des défenseurs des principes. Elle comprend de nombreux partisans du gouvernement, notamment le « Doux parfum de servir », groupe qui soutient M. Ahmadinejad, qui avait enregistré une défaite aux municipales de décembre 2006 face aux conservateurs pragmatiques et aux réformateurs.
« De nombreux partis conservateurs n’ont pas été intégrés dans le Front uni », a constaté le député conservateur Saïd Aboutaleb, pour justifier la création de la Coalition élargie.
« La création de la nouvelle coalition était inévitable », a ajouté un autre député conservateur, Mohammad Khoshchehreh, connu pour ses critiques contre la politique économique du président.
Le lancement de cette coalition intervient à deux mois des législatives.
Ali Larijani, qui a démissionné de son poste de secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a clairement évoqué des différences de vue avec le président Ahmadinejad dans la gestion du dossier nucléaire.
Le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, s’est élevé de son côté contre la mauvaise gestion de M. Ahmadinejad.
Mohsen Rezaïe, ancien chef des Gardiens de la révolution et actuel secrétaire du Conseil de discernement du régime, a récemment critiqué la politique économique du gouvernement.