Un groupe de « coordination parlementaire », animé par Jean-Philippe Maurer, élu UMP, et Jean-Pierre Brard, apparenté communiste, sest même constitué pour réclamer le retrait de ce mouvement et de sa vitrine politique, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), de la liste des organisations terroristes établie par lUnion européenne.
Cette mobilisation, qui sappuie sur la récente décision dun tribunal britannique en faveur des Moudjahiddin du peuple, compte trouver un écho supplémentaire auprès de Nicolas Sarkozy durant la présidence française de lUnion. « Nous soutenons cette opposition iranienne car cest la seule formation démocratique qui incarne la relève en Iran, face au régime belliqueux de Téhéran », estime Jean-Philippe Maurer.
Le député de Strasbourg écarte les critiques qui pèsent sur lorganisation de Maryam Radjavi depuis 2003. À la suite dune opération policière, plusieurs militants sétaient immolés par le feu. Des cadres du CNRI sont toujours mis en examen. « Les excès constatés quand cette organisation a fait parler delle ont depuis été tempérés », relève Jean-Philippe Maurer.
Des actions de lobbying relayées à l’Élysée
Dans les mêmes rangs de lAssemblée, dautres députés UMP ont une position totalement opposée. « Les parlementaires qui ont signé cet appel ne connaissent pas très bien la situation en Iran, peste Didier Julia, vice-président du groupe damitié France-Iran. LIran nest pas un État aussi simple. Il est dirigé par le conseil des oulemas et lexécutif est encadré par trois instances différentes. Pour moi, les Moudjahiddin du peuple constituent une impasse marginale.
Ils ont une représentativité très faible à lintérieur du pays. La France doit au contraire renforcer ses liens avec lensemble de la société civile et le gouverment iranien pour agir sur les libertés publiques. Ce nest pas un changement du pouvoir en place quil faut rechercher. Liran peut évoluer doucement, comme la Syrie. »
Qui des opposants iraniens ou des représentants de lÉtat iranien en France ont exercé le lobbying le plus efficace auprès des parlementaires français ? Didier Julia prétend avoir loreille des conseillers diplomatiques de Nicolas Sarkozy. Jean-Philippe Maurer assure que le débat autour de lIran nest pas tranché à lÉlysée.