AFP, 3 novembre 2008 – L’Iran fera face à de "gros problèmes" si le prix du baril du pétrole descend à moins de 60 dollars, a averti lundi le vice-président de la Banque centrale, Ramin Pachaifam, cité par l’agence Isna.
"Si au cours des cinq derniers mois de l’année iranienne (qui s’achève le 20 mars 2009), le prix moyen du baril reste à 60,6 dollars, nous pourrons traverser la crise", a déclaré M. Pachaifam, chargé des affaires économiques au sein de l’établissement. Mais si ce prix moyen est inférieur, l’Iran rencontrera de "gros problèmes", a-t-il affirmé.
Les cours du brut ont perdu plus de la moitié de leur valeur après avoir culminé en juillet à 147 dollars, les investisseurs craignant une récession généralisée de nature à plomber durablement la demande d’or noir.
Le prix moyen du pétrole de l’Opep (Organisation des pays exportateur du pétrole), dont l’Iran est membre, est descendu vendredi à 57,65 dollars le baril. Le brut iranien se vend généralement à un prix plus bas que celui de l’Opep.
M. Pachaifam a ajouté que si le prix du baril descendait à moins de 60 dollars, il gouvernement sera obligé de puiser dans la caisse de réserves en devises pour compenser le manque à gagner.
"Dans ce scénario, la caisse sera vidée", a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Economie, Shamseddine Hosseini, a évalué dimanche cette caisse de réserve à 25 milliards de dollars.
De nombreux économistes ont mis en garde ces derniers mois le gouvernement contre sa politique d’utilisation excessive des pétrodollars et d’injection massive de liquidités dans l’économie, qui a eu pour résultat une inflation atteignant les 30% sur les douze derniers mois.
La chute du prix de l’or noir affecte gravement les finances du pays, dont 80% des revenus en devises proviennent de la vente du pétrole.