AFP, 6 novembre 2008 – Le Trésor des Etats-Unis a interdit jeudi aux banques américaines de servir d’intermédiaires pour les virements financiers à destination de l’Iran, accusé par les Etats-Unis de soutenir des "groupes terroristes" et de vouloir se doter de l’arme atomique.
Cette décision, "qui restreint encore un peu plus l’accès de l’Iran au système financier américain […] fait suite à une série de mesures gouvernementales destinées à révéler l’implication des banques iraniennes dans le soutien du régime de Téhéran à des groupes terroristes et à la prolifération nucléaire et balistique", écrit le département du Trésor dans un communiqué.
Avant cela, les institutions financières américaines étaient autorisées à réaliser "certains virements pour le bénéfice direct ou indirect de banques iraniennes, d’autres personnes en Iran ou du gouvernement iranien", pourvu que ces paiements soient effectués de l’étranger par des institutions financières ni iraniennes ni américaines et transitent simplement par le système financier américain à destination d’autres institutions financières ni américaines ni iraniennes à l’étranger, indique le Trésor.
"La mesure prise aujourd’hui interdit aux institutions financières américaines de réaliser" de telles opérations, ajoute-t-il.
Certains virements pourront néanmoins être effectués, comme ceux relatifs à l’expédition de matériel médical, à des remises de chèques de voyage, ou à l’échange d’informations vers ou en provenance de l’Iran, ou encore des virements familiaux non commerciaux, indique le Trésor.
Depuis septembre 2006, les Etats-Unis ont déjà exclu de leur système financier six des plus grandes banques iraniennes, dont la première d’entre elles, Bank Melli. Avec la mesure prise jeudi, plus aucune banque iranienne ne doit pouvoir toucher de fonds ayant transité par les Etats-Unis, indique le Trésor.
Washington et Téhéran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980. L’Irak ayant été envahi, et la Corée du Nord ayant officiellement accepté sa dénucléarisation, l’Iran est le seul des trois pays de l’"axe du mal" désigné par le président américain George W. Bush qui continue de tenir tête aux Etats-Unis.
Ceux-ci l’accusent notamment de dissimuler un programme nucléaire militaire et de financer des organisations classées "terroristes" par les autorités américaines, comme certains groupes armés palestiniens ou le Hezbollah libanais.
En plus des sanctions américaines, Téhéran est sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies destinées à lui faire suspendre son programme d’enrichissement d’uranium.