Iran Focus : La fièvre contestataire qui s’est emparée de la rue iranienne depuis lélection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad persiste et signe à chaque étape de son périlleux parcours. La révolte de la Fête du Feu du 16 mars a certainement été un succès pour lopposition qui a su surmonter les multiples mesures de répression et de dissuasion.
Le régime avait en effet prononcé des peines de mort pour les manifestants arrêtés le jour de lAchoura (27 décembre), procédé à des rafles et lancé une guerre psychologique pour y faire barrage. Le « guide suprême » Ali Khamenei avait déclaré dimanche que « la Fête du Feu na aucune base religieuse. Elle est la cause de beaucoup de dégâts et de corruption et il est bon de sen passer. »
Mais la population sest rassemblée pour faire sauter des pétards et des bombes sonores. Les quartiers ont été le théâtre de vastes affrontements entre les jeunes et les forces de sécurité. Les jeunes célébraient la Fête du Feu aux cris de « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur ». Ils ont mis le feu aux portraits de Khamenei et de son mentor Khomeiny ainsi quaux centres et aux véhicules des pasdarans. Un grand nombre de jeunes ont été arrêtés la nuit dernière par les forces de sécurité.
Lembrasement de la fête du feu dans tout le pays, dIspahan à Najafabad, de Chiraz à Kachan, dAhwaz à Machad, dOroumieh à Ardebil et Chahr-Kord, de Sanandaj à Ilam et Kermanchah, de Lahidjan à Karadj, de Boroudjerd à Kouhdacht et Hamedan, a montré la vitalité de la contestation populaire près de dix mois après son déclanchement. Les revendications pour le changement de régime et lavènement de la démocratie est plus que jamais à lordre du jour.