Le Point, 29 aout – Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a évoqué la Syrie, le nucléaire ou les droits de l’Homme mercredi avec les dirigeants iraniens, en marge du 16e sommet des pays non-alignés auquel il doit assister jeudi à Téhéran, selon les médias iraniens.
Ces médias n’ont pas immédiatement donné de détails sur le contenu des entretiens de M. Ban, qui a été reçu notamment par le Guide de la République islamique Ali Khamenei et le président Mahmoud Ahmadinejad.
Les Etats-Unis et Israël ont exprimé des réserves sur la présence du secrétaire général de l’ONU à Téhéran, qui donne du relief à un sommet largement exploité par l’Iran pour tenter de rompre l’isolement dans lequel les Occidentaux cherchent à le confiner en raison de son programme nucléaire controversé.
M. Ban a fait savoir avant son voyage qu’il avait décidé de se rendre en Iran pour « transmettre (aux dirigeants iraniens) les inquiétudes et les attentes de la communauté internationale sur des sujets sur lesquels il est urgent de coopérer et de progresser », notamment « le programme nucléaire iranien, le terrorisme, les droits de l’Homme et la crise en Syrie ».
M. Ban a rencontré également le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale Saïd Jalili, responsable des négociations avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire, ainsi que le président du parlement Ali Larijani.
Le secrétaire général de l’ONU, cité par le site officiel du Parlement icana.ir, a indiqué avoir évoqué avec M. Larijani la crise syrienne et « le rôle important que l’Iran peut jouer pour aider à la résoudre pacifiquement ».
Il a également déclaré lui avoir fait part des « préoccupations (de l’ONU) sur la situation des droits de l’Homme en Iran », et il a confirmé son intention d’aborder le dossier nucléaire iranien avec ses différents interlocuteurs, selon la même source.
Outre son programme nucléaire qui lui a valu six condamnations du Conseil de sécurité de l’ONU dont quatre assorties de sanctions, l’Iran est régulièrement dénoncé par l’organisation internationale pour ses atteintes aux droits de l’Homme.
Un porte-parole de l’ONU a souligné avant cette visite que « l’Iran a l’obligation, au regard du droit international, de protéger les libertés de rassemblement pacifique, d’association et d’expression, et de laisser davantage d’autonomie aux médias, aux défenseurs des droits de l’Homme et aux militants politiques ».
M. Ban a également critiqué à plusieurs reprises les appels récurrents des dirigeants iraniens à éradiquer la « tumeur » d’Israël au Proche-Orient.
Une trentaine de chefs d’Etat ou de gouvernement et les délégations d’une centaine de pays doivent participer au sommet des Non-Alignés jeudi et vendredi à Téhéran, dont l’Iran a fait une opération de prestige destinée à prouver l’échec des Occidentaux à l’isoler.