Des dizaines de sénateurs américains ont écrit au président Barack Obama pour s’alarmer de récents tirs d’essai de missiles balistiques par l’Iran, des élus républicains exhortant le président à ne pas lever les sanctions contre Téhéran conformément à l’accord international sur le nucléaire, a rapporté l’AFP.
Trente-cinq sénateurs républicains et 21 de leurs pairs démocrates ont écrit séparément mercredi et jeudi à M. Obama pour dénoncer pratiquement dans les mêmes termes deux tirs d’essai de missiles balistiques conduits par Téhéran, le 10 octobre et le 21 novembre, contrevenant en principe aux résolutions de l’ONU sanctionnant la République islamique.
Mardi, des experts de l’ONU avaient conclu que le tir d’octobre violait effectivement la résolution 1929 du Conseil de sécurité datant de 2010. Ce texte interdit à Téhéran de mener des activités liées aux missiles balistiques pouvant porter des armes nucléaires.
« L’échec de votre administration à donner suite aux déclarations de fermeté par des mesures tangibles constitue pour l’Iran une invitation à continuer de violer ses obligations et à menacer les Américains et nos alliés », écrivent à M. Obama les élus républicains, dont son ancien rival pour la présidentielle de 2008, John McCain, et le candidat aux primaires pour 2016, Ted Cruz.
« Nous pressons votre administration de ne pas lever les sanctions contre l’Iran, ce qui lui apporterait des milliards de dollars pour soulager son économie », tonnent les sénateurs.
L’accord historique entre les grandes puissances et Téhéran scellé à Vienne le 14 juillet a mis fin à plus de 13 ans de crises et de contentieux sur le programme nucléaire iranien: le texte doit garantir la nature strictement pacifique de ces activités nucléaires, grâce à un contrôle renforcé de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
En échange, la puissance régionale chiite doit bénéficier d’une levée progressive des sanctions internationales – ONU, Etats-Unis, UE – qui asphyxient depuis des années son économie. Cette levée pourra intervenir après que l’AIEA aura constaté le respect par Téhéran de tous ses engagements.
Mercredi, le président iranien Hassan Rohani a affirmé que ces sanctions seraient levées à partir de la mi-janvier.
Interrogé sur ce calendrier, le responsable au département d’Etat américain chargé de la mise en oeuvre de l’accord de Vienne, Stephen Mull, a répondu devant des sénateurs que « l’Iran ne bénéficiera d’aucun allègement des sanctions jusqu’à ce qu’il ait rempli de manière vérifiable tous ses engagements nucléaires ».
Dans leur courrier au président Obama, les 21 sénateurs démocrates expriment également « leur profonde inquiétude face à la poursuite des violations par l’Iran de la résolution 1929 de l’ONU ».
Ils réclament des « conséquences » mais sans aller jusqu’à demander explicitement à la Maison Blanche de renoncer à lever les sanctions américaines contre Téhéran.